Aucun ouvrage jusqu'à présent n'avait encore été spécialement consacré à l'étude de l'histoire de la musique française au tournant du XVIIIe et du XIXe siècle. Cette période, injustement négligée des musicologues, se révèle en fait d'une passionnante richesse. Jamais peut-être la musique n'a été pratiquée avec autant d'enthousiasme : elle conquiert alors chaque jour un public de plus en plus large, aussi bien d'ailleurs à Paris qu'en province. Opéra, musique religieuse, hymnes révolutionnaires, musique symphonique et instrumentale, l'auteur brosse un tableau complet des oeuvres et des genres musicaux à l'époque, mais étudie également l'histoire des institutions : théâtres lyriques de Paris, Conservatoire, chapelle des Tuileries, sociétés de concerts. En arrière-plan - notemment à partir des jugements de la critique française sur la musique allemande contemporaine (Mozart et Beethoven) - il évoque également les grands débats esthétiques du temps : en effet ces quarante années qui s'étendent de La Marseillaise à la Symphonie fantastique sont celles qui conduisent insensiblement de l'esthétique rationaliste des Lumières au Romantisme.