Au premier abord, les représentations que l'on a de la musique ancienne sont souvent faussées. En effet la majeurs partie de l'apprentissage musical d'aujourd'hui se base sur les concepts d'harmonie tonale qui ont été théorisés au XIXe siècle, ce qui nous pousse à chercher la tonalité là où elle n'existait pas encore. On peut admettre qu'il est possible de concevoir que la tonalité soit présente dans la musique du XVIIIe siècle, mais il faut se rappeler que le concept n'avait encore jamais été formulé à cette époque. Comme toute théorie, celle de l'harmnie tonale s'est dondée sur des faits établis et les a synthétisés, ce qui explique la possibilité pour certains répertoires antérieurs à celle-ci d'être assimilés à de la musique tonale, bien que l'on soit rapidement confronté à des porblèmes de compréhension, que l'on qualifie alors d'exceptions. Si l'on s'éloigne encore dans le temps, les concepts à la base de la composition musicale deviennent flous voir incompréhensibles, car l'horizontalité de l'écriture musicale n'était pas encore subordonnée à la verticalité. Au lieu d'exceptions on considerera les archaïsmes dans l'écriture musicale, considérant que les compositeurs n'avaient peut-être pas encore découvert certains principes fondamentaux. Or, il s'agit surtout d'un "choc des représentations". Sans efforts de notre part, une musique si lointaine chronologiquement parlant restera incompréhensible, car les concepts qui sont rentrés en jeu dans sa composition sont bien loin de ceux que l'on a pour habitude d'utiliser. Ce travail cherche par une observation des répertoires allant du XVie au XVIIIe siècle à identifier une trame de fond dans les changements de langages musicaux afin de mieux cerner l'intention des compositeurs par la reformulation des concepts qu'ils utilisaient.