Dans le répertoire pour viole de gambe, la musique pour consort de violes est d'une richesse incroyable, tout particulièrement en Angleterre. Depuis mon arrivée au CNSMDL, la pratique du consort de violes fait partie intégrante de notre apprentissage, à raison d'un cours par semaine. L'écoute, l'imitation et les différents caractères de chacun forment le relief de cette musique. J'ai choisi d'étudier la "consort song" car elle représentait pour moi quelque chose d'obscure, autant dans son histoire que dans son interprétation. L'intérêt de cette recherche réside dans le fait que dans ce genre, la voix s'associe aux violes par le biais d'un texte poétique : l'idée de comprendre comment les violes pouvaient imiter la voix était le fond de ce travail, de mon questionnement (en effet, beaucoup de témoignages anciens présentent la viole comme l'instrument le plus proche de la voix humaine). La découverte du répertoire, les questions d'interprétation et le nouveau geste vocal afin de prononcer des mots à l'instrument : ces paramètres ont pu voir le jour grâce à la mise en pratique de la "consort song", pendant des répétitions ou des cours. J'ai pu remarquer durant ce travail que le texte pouvait aider les violistes à trouver d'autres formes de sons, d'articulations, de timbres. Ces réflexions ont aussi montré les limites de la viole par rapport à la voix. On pourrait poursuivre ce travail en étudiant par exemples les différences d'écritures entre la "consort song" et la "consort music" au XVIe siècle, en Angleterre. Ou alors, s'interroger sur les influences entre la voix et la viole à la période baroque, par exemple, "les voix humaines" chez Marin Marais.