1882. Richard Strauss, à la sortie du lycée, compose son Premier Concerto pour cor en Mi bémol majeur. Au crépuscule de sa vie, en 1942 et soixante années après l'écriture de celui-ci, il en compose un second en hommage à son père. La distance séparant ces deux oeuvres dans le temps interpelle, et la surprise ne peut aller que crescendo à l'écoute tant ses deux oeuvres sont proches dans leur style. Il est donc légitime de s'interroger sur les différences qui peuvent être distinguées, mais également sur l'influence que l'expérience du compositeur a pu avoir sur l'évolution de son langage. L'analyse approfondie des deux oeuvres permet de démontrer comment Strauss joue avec les codes classiques et les détourne afin de réussir un deuxième concerto à la fois hors de son temps, et muni d'indices qui laissent entrevoir la véritable époque de sa composition.