Quel impact peut avoir la démarche analytique sur le métier d’interprète ? Ce travail propose une méthodologie de la direction, où l’utilité de l’analyse musicale est mise en question. Le « travail à la table » est un moment déterminant dans la préparation d’une oeuvre à diriger. Le chef y organise sa pensée, encore privé de l’image sonore que lui renverra le choeur ou l’orchestre, et construit une conception de l’oeuvre. L’analyse musicale est alors messagère de certaines révélations. Puis vient le temps où le chef transmet son idée aux autres musiciens, par le geste et la parole. Si, dans la dynamique d’une répétition, l’analyse de la partition ne peut occuper une place centrale, son usage est néanmoins intéressant à envisager. La Deuxième Cantate op. 31 d’Anton Webern, sommet d’écriture dodécaphonique, fait figure ici d’oeuvre « cobaye ». Une question secondaire anime notre réflexion : comment se préparer à la direction d’une telle musique ?