Jean Martinon : éléments biographiques
Né le 10 janvier 1910 à Lyon, Jean Martinon, chef d'orchestre et compositeur français, étudie le violon aux Conservatoires de Lyon (avec Maurice Foundray ) et de Paris (technique violonistique avec Jules Boucherit). Au Conservatoire de Paris, Martinon suit également des cours de composition avec Albert Roussel et Vincent d’Indy. Après avoir terminé cette classe, il étudie la direction d'orchestre avec Charles Münch et Roger Désormière et sort en 1928 avec un premier prix.
Le Compositeur
L’expérience de Jean Martinon en tant que compositeur a enrichi son approche de la direction d’orchestre. La Symphoniette pour orchestre à cordes, piano, harpe et timbales, op. 16, de 1935, est l’une de ses trois premières tentatives de composition. Enrôlé durant la seconde guerrre mondiale, il est fait prisonnier au Stalag IX, de 1940 à 1942. Ces deux années d’incarcération donnent naissance à plusieurs nouvelles compositions : Psaume 136, le Chant des captifs, Musique d'Exil, Sonatina nr 3, Sonatine nr 4 pour instruments à vent et diverses œuvres chorales.
En 1946, la ville de Paris décerne un prix à sa composition Le Chant des Captifs. Après la guerre, d'autres compositions notables incluent la Symphonie no. 3 (Irlandaise), le Concerto nr 2 pour violon et orchestre, op. 5, dédié à H. Szeryng et le Concerto pour violoncelle et orchestre, op. 52, composé pour Pierre Fournier. Jean Martinon a composé deux œuvres pour la scène, le ballet Ambohimanga ou la Cité Bleue et, en 1949, l'opéra Hécube sur un livret de Serge Moreux. La Symphonie nr 4 « Altitudes » est l'aboutissement d'une commande du Chicago Symphony Orchesta pour commémorer son 75e anniversaire.
Le chef d’orchestre
Après la libération, en 1946, il entame une carrière de chef d'orchestre à la direction des Concerts du Conservatoire à Paris et de l'Orchestre symphonique de Bordeaux. Des débuts réussis avec le London Philharmonic Orchestra lui valent d'être nommé chef associé de l'orchestre en 1947. De 1947 à 1950, Martinon dirige l'orchestre de la Radio Eireann à Dublin. En 1951, il retourne à Paris pour diriger les Concerts Lamoureux jusqu'en 1957. De 1957 à 1959, il dirige l’Orchestre Philharmonique d'Israël. Puis il prend la direction de l’Orchestre symphonique de Düsseldorf en 1959, jusqu'en 1963, date à laquelle il est choisi comme directeur musical par le Chicago Symphony Orchestra, jusqu'en 1968. De 1968 à 1973 il retourne en France, à la tête de l’Orchestre National de l’ORTF. De 1974 Jusqu’à peu de temps avant sa mort en 1976, il sera chef principal du Residentie – Orkest de La Haye.
Spécialiste du répertoire français au sens large, il a également dirigé ses propres œuvres comme celles de ses contemporains.
Jean Martinon décède le 1er mars 1976, peu après avoir pris le poste de professeur de direction d’orchestre au Conservatoire de Paris.